Je suis passionnée par les soins infirmiers. J’ai commencé ma carrière par une formation de base, avant de faire un baccalauréat en sciences infirmières, puis un doctorat. Je voulais mettre mes compétences à profit dans une partie du monde où elles seraient le plus utiles et c’est pourquoi j’ai choisi l’Afrique orientale. J’y étais, en 2011, quand je suis devenue bénévole pour Universitaires sans frontières et c’est sous l’égide d’USF que j’ai travaillé auprès de l’École des sciences infirmières et des sages-femmes de l’Université Aga Khan (UAK). Notre objectif était d’améliorer le programme de formation, de sorte qu’il puisse mener des personnes déjà titulaires d’un diplôme de base à un baccalauréat en sciences, avec spécialisation en soins infirmiers. J’ai travaillé avec les professeurs et les administrateurs de l’UAK, sur les campus du Kenya, de l’Ouganda et de la Tanzanie.
En Tanzanie, le ratio des infirmières et des sages-femmes est de 2,4 pour 10 000. Au cours de mon mandat avec USF, nous avons formé 6 personnes qui, à leur tour, forment chaque année 18 titulaires d’un baccalauréat spécialisé en sciences infirmières.
Les étudiants sont très motivés. Ce sont tous des praticiens de première ligne, qui suivent les cours après un quart de travail à temps plein. La situation est très difficile. Il arrive par exemple qu’une famille mette deux jours à transporter un malade jusqu’à un dispensaire. Des mères doivent souvent marcher des heures pour faire soigner leurs enfants, mais doivent le faire avant le coucher du soleil pour éviter les attaques des lions, des hyènes et autres animaux sauvages. Parfois, les patients sont amenés dans une brouette. Il y a peu de fournitures et de médicaments, mais les infirmières et infirmiers tanzaniens doivent pourtant traiter des brûlures, des cas d’anémie ou d’autres maladies évitables, mais aussi de VIH-sida. Il n’est pas rare que le personnel d’une clinique doive fournir des soins prénataux à quelque 400 à 500 femmes par jour.
En moyenne, d’ailleurs, une infirmière ou un infirmier traite plus de 10 000 patients par année. C’est dire que les 18 diplômés de cette année prodigueront des soins de santé améliorés à 180 000 patients par année. Dans 10 ans, le nombre de bacheliers aura augmenté au point où 1 800 000 Tanzaniens chaque année recevront des soins de meilleure qualité.
Bien entendu, si l’UAK augmente le nombre des professeurs, les progrès seront beaucoup plus rapides et le nombre de patients traités sera beaucoup plus grand encore.
Biographie en bref :
Pammla Petrucka, professeure agrégée au Collège des sciences infirmières à l’Université de la Saskatchewan, à Saskatoon (Saskatchewan), est bénévole pour USF sur les campus de l’Université Aga Khan (UAK) en Afrique orientale depuis 2011. Elle a travaillé auprès de l’Éole des sciences infirmières et des sages-femmes de l’UAK, sur les campus exploités par l’établissement au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda.